Sep 23, 2021

Pas touche à nos rentes : pas moins de 15 000 personnes se sont rassemblées samedi à Berne pour protester contre les attaques sur les retraites et ont réaffirmés qu’au lieu de baisser les rentes, il est grand temps de les améliorer. Une large alliance formée de syndicats (y compris Unia), de collectifs féministes et de partis politiques avait appelé à cette grande manifestation.
Fin janvier, plus de 300 000 femmes ont signé l’appel contre la discrimination qu’elles vivent en matière de rentes. En Suisse, les femmes touchent des rentes inférieures d’au moins un tiers à celles des hommes. Mais au lieu de veiller à ce que cet écart soit comblé le plus rapidement possible, les responsables politiques décident de faire exactement le contraire.
Aujourd’hui, la rente AVS (assurance obligatoire qui a pour but de couvrir les besoins vitaux d’une personne assurée en cas de retraite ou de décès) ne suffit plus pour vivre. Et les prestations du 2e pilier (Prévoyance professionnelle) sont en chute libre depuis des années. Pour les femmes, les inégalités sont encore plus criantes à l’âge de la retraite que pendant leur vie de professionnelle. La majorité au Parlement continue de faire comme si ces problèmes n’existaient pas. Au contraire : elle prépare plutôt un démantèlement de la prévoyance vieillesse ainsi que des baisses de rentes.
Il fallait attirer l’attention sur ce scandale. C’est pourquoi une large alliance formée de syndicats (y compris Unia), de collectifs féministes et de partis politiques avait appelé à une grande manifestation nationale. Malgré les difficultés liées à la pandémie, 15 000 personnes se sont rassemblées à Berne samedi, pour demander que les rentes soient augmentées, pas baissées : « Pas touche à nos rentes ! ». Tous les projets de démantèlement – AVS 21 en tête – se heurteront à une résistance déterminée.
Elles ont envoyé un signal très clair: «Nous ne tolèrerons pas de baisse des rentes et disons NON à l’augmentation de l’âge de la retraite! Nous combattrons frontalement la réforme AVS 21 qui se fait sur le dos des femmes !» (AVS 21 veut faire passer l’âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans).
Sur la Place fédérale, plusieurs travailleuses de diverses branches professionnelles et venant de toute la Suisse ont témoigné. Elles ont expliqué à quelles difficultés concrètes elles seront confrontées si l’âge de la retraite des femmes est relevé et que l’AVS est affaiblie. Travailler un an de plus, ce n’est souvent tout simplement pas possible après des longues années dans un métier pénible et à assumer le travail non rémunéré de garde et d’assistance. Et ce, alors qu’aujourd’hui déjà, les perspectives en termes de rentes sont sombres en raison des interruptions de carrière, du travail à temps partiel et de la discrimination salariale. Raison de plus donc pour, au contraire, relever le niveau des rentes afin que chacune et chacun puisse bénéficier d’une bonne rente. Par exemple avec une 13e rente AVS.